au matin , pissant sur la lune

faire le vide...

garage sale
les malles pleines
de fantômes

la poussière
sur ses cheveux aussi
ma mère

comment ai je pu
y placer mes fesses-
mon cheval de bois

ses classeurs vides
ma petite sœur
disparue

les malles chargées
d'habits de jeunesse
si miteux

mon enfance
dans une boite
à chaussure

chronique d'un voyage en train...

vu du train
- méconnaissable
mon village

le reflet
d'une patte dans l'eau
flamand rose

j'ai peine à croire
que les africains vous voient blanc
flamands roses

les marais salants
dans ses yeux fixes 

encore une histoire de dent....!

une pensée
pour ma grand mère morte
je perds une dent

même sans dent
je pourrais en manger
des pastèques!

avec ma dent
tremblant
de rage

pastèque
sans pépin
dégustée
sans dent

un seul haiku aujourd'hui , mais pour moi...quel  haiku!

parfum de mélisse
ma grand mère morte
jardine avec moi

c'est ainsi
sur ma peau moite
les moustiques

j'en tue un
viennent dix
les moustiques

si minces
mes jambes
en vitrine

les concombres
grossissent-je maigris
quelle chaleur!

il ne faut pas croire , la majorité du temps je suis en dehors de ma
cabane , surtout dans les champs actuellement....
revenant de cueillette en profitant du vent frais de la mer , par la
route de la plage....

le bruit des vagues
"beignet,beignet,beignet"
par dessus

deux serviettes
l'une se rapproche
puis l'autre

la parfum des beignets
à la crème solaire

mon regard
sur la plage
vide

un canard-bouée
dans le caniveau
les yeux crevés

dans le caniveau
du mariage d'hier
le souvenir

toujours sur le seuil...

soir d'été
après soir d'été
compagnie des mouches

de dedans-dehors
le manège des fourmis
de dehors-dedans

ma nuit
sous le ciel
illuminé

seul
sous cette étoile
exactement

visions depuis le seuil de ma cabane...

le nénuphar
sa fleur
sur l'eau

mes draps
parfum de grillade-
nuit d'été

canicule
un souffle d'air
me nourri