au matin , pissant sur la lune

dehors la pluie
dedans la pluie

nul endroit où dormir

cela se passe de commentaire....
je tiens à remercier toutes celles et ceux qui viennent me lire régulièrement, en laissant ou non des commentaires.

Sur le sentier étroit que j'arpente votre présence régulière est ma première motivation à avancer.

persévérer
dans la lumière du matin

certaines journées sont très simples. fuyant mon agitation, je parviens a ne pas me laisser contaminer par l'activisme régnant, ni même culpabiliser et rester oisif au cœur d'un monde affairé ;=)
c'est le fruit d'un intense travail de déconditionnement, n'en doutez pas......

je marche
je mange
le soir sur la montagne

cette oisiveté rêveuse se protège aussi , c'est une valeur très fragile que je chéris entre toute
il est parfois bien difficile de faire accepter son silence et son retrait face aux impératifs de communication, de disponibilité...le matin particulièrement, c'est ainsi , je n'aime pas parler......

coups sourds à la porte
l'aube sur le plafond poussiéreux
ne bouge pas

Cela peut paraître une banalité, mais je constate chaque jour un peu plus que je ne sais absolument pas qui je suis.Prisonnier de la représentation que l'on a de moi, des attentes auxquelles je me suis conformé depuis ma jeunesse, quelle est ma liberté dans tout cela, quel est mon vrai visage?
Ce matin la température est définitivement négative, la glace a repris ses droits sur les quelques flaques restées ça et là. L'air est vif et le regard porte loin sur les montagnes enneigées et les nuages vers le nord.

les montagnes claires
sur la glace vive
mon reflet brisé

simplifier, simplifier, simplifier sans cesse.....
de Santoka à saint François le message reste le même.....
hier, j'allais heureux et oisif parmi les vignes désolées sous un petit crachin glacé qui ne tarderait pas à se transformer bientôt en neige.
mon pantalon est sale, mes pieds boueux, je me sent extraordinairement serein.

les montagnes couvertes de neige
je perds
mes pantalons

certains soir d'hiver , la solitude souvent si douce tourne a l'amer sans vraiment savoir pourquoi, et même la compagnie n'y peut rien

sept à table
j'écoute
le vent

pas de visite ce soir
je bourre le poêle
un peu plus


et faute de nourriture affective , je me rabat souvent sur du plus matériel, sans toutefois parvenir à me  rassasier

gavé
d'avocats trop mûrs
je m'endors

au petit matin, instants de grâce, tout est comme suspendu, le jour est encore loin  et il n'y a rien a faire que se réjouir et rester au chaud.....

ravivant les braises
il fera bon se lever
dans une heure

ma cabane
où que je regarde
des toiles d'araignées

a bien y réfléchir , c'est vraiment une belle journée

ce matin non plus
je n'ai pas de projet
le vent sur ma cabane

S'occuper de la terre, c'est pour moi chaque jour tirer un pont entre passé et avenir. Chaque semence qui tombe de ma main est un espoir lancé, une potentialité en dormance.
chaque plante qui me nourrit aujourd'hui me parle aussi des périodes estivales où ces mêmes graines tombaient de ma main.
cycle immuable dans lequel je me plais a m'inscrire......

matin d'hiver
je sème des épinards
je mange des épinards

il est des jours de grand brouillard sur la Garonne, de longues journées à rouler sans quasiment croiser personne, des journées où les pensées et les rêveries s'épanouissent pleinement dans ce cocon de brume......

là
juste là au milieu
du brouillard

et d'autres matins où tout est lumière où le regard porte loin, où les nuages sont les seuls repères .....

aube sur les étangs
les nuages a mes pieds
sans ride

il est des matins où tout glisse, le moral est excellent et chaque vision est prétexte à émerveillement

village après village
plus proche la fin d'année

et des matins ou rien ne va

mains gelées

impossible d'insulter

les chiens

retour tardif hier , les sacoches encore vibrantes du bitume poussiéreux et.....froid!
un petit carnet de voyage de la seconde partie du voyage suivra , mais en "amuse bouche" pour cette fameuse année qui débute........

premier jour de l'année
mes bas de pantalon
boueux

mais tout ceci n'est que du vent quand au même instant une offensive massive dans les "territoires occupés" de la bande de Gaza tue sans discrimination.....

nos verres tintant
couvrent le bruit des grenades
soir du réveillon

hier était jour de colère , "Dies Irae" , l'insurrection est une saine manifestation

"être adapté a un monde malade
 n'est pas un signe de bonne santé"
                                             krishnamurti